3 La Réversibilité suite

Avant de se poser la question « POURQUOI LA REVERSIBILITE ? », continuons à regarder le passé et le présent, POUR ÉVITER QUE CELA NE SOIT LE FUTUR.

Après l’incendie de StocaMine de 2002,

une MISSION D’INFORMATION a été créée au printemps 2018 pour étudier les causes et conséquences.
2002-2018, POURQUOI autant de temps de perdu ? Pourquoi attendre 16 ans avant de réfléchir ?
Le compte-rendu est remis en septembre 2018 à l’Assemblée Nationale. Vous pouvez télécharger le document ici 

Le chapitre qui nous intéresse, sur la réversibilité, est téléchargeable ici : Rapport Stocamine.png, sept. 2020

Pour expliquer le refus de l’état de retirer TOUS les déchets chimiques, il est noté, page 43 :
LA RÉVERSIBILITÉ, UNE NOTION PEU RESPECTÉE ET MAL INTERPRÉTÉE
''La réversibilité correspond selon l’avis d’expert ..., à la « la possibilité de pouvoir ressortir les déchets ». "La réversibilité est ainsi une possibilité technique de retrait des déchets, tandis que le déstockage correspond à la mise en œuvre effective__ de cette réversibilité."

Pour eux, la réversibilité serait une possibilité technique, le déstockage une réalité technique !

Voilà un bel enfumage qui se prépare ! Voici une « belle » manipulation linguistique et sociale !

Mais plus c’est GROS, plus ça passe. Aussi les rapporteurs continuent : « Cette ambiguïté se retrouve notamment dans les propos de l’époque de M. Pierre-Franck Chevet, l’ancien directeur de la DRIRE. … » .
Pourtant M. Pierre Franck Chevet a été très clair (vidéo 15 s)  
Pour le Président de StocaMine, également, la réversibilité est garantie techniquement et financièrement pendant 25 ans, (vidéo de 15s)

Après ces affirmations franches et robustes, le chapitre se termine par :

« En pratique, de nombreux éléments conduisent à penser que ces trois éléments (la traçabilité des déchets, la stabilité au cours du temps des contenants, l’accessibilité des déchets) n’ont pas été respectés, au moins partiellement. ».

C’est le moindre que l’on puisse dire ! la réalité est que ce sont des menteurs.

Ainsi donc, M. P-F Chevet, se serait fait manipulé et aurait mal interprété la loi. C’est vrai qu’il n’était que Directeur de la Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement (DRIRE) d’Alsace.
Plus tard M. P-F Chevet est devenu Président de l’ ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire, appelée aussi " le gendarme du nucléaire ") ! Théoriquement, il surveillait et contrôlait TOUT ce qui se passait autour du Nucléaire, en particulier le projet Cigéo à Bure. Cela donne confiance ....
A ce titre il a été auditionné par la Commission Parlementaire de Sécurité et Sûreté Nucléaire en mars 2018. Un extrait de ses propos sur la la réversibilité de Cigéo est ici. La vidéo est un peu longue (11mn) et manque de rythme, mais vous verrez un bel exemple d’enfumage.

Vous remarquerez que qu'en 2018 M. Chevet a progressé : il ne répond à aucune question posée, ou plutôt il répond en inondant les auditrices-teurs d’évidences, d’informations connues, de comparaisons évasives, de questions annexes, d’hypothèses, etc., sans jamais répondre clairement aux questions posées. (c'est la même technique employée par Andra !)

Deux questions simples lui sont posées :
1 sur la « réversibilité » de Cigéo
2 sur la connaissance exact du sous sol de Bure.

! Incroyable, constat : le président de l'ASN déclare qu’il est « possible » « qu’ on ne lui ait pas tout dit, ça peut arriver sur le principe », et « qu’il peut avoir très localement une mauvaise surprise un jour », mais globalement tout va bien !

A présent, regardons des extraits du RAPPORT de cette Commission d’enquête parlementaire de 2018.

Page 141 il est écrit : « En effet, la loi du 25 juillet 2016 prévoit qu’il doit être possible, pendant cent ans, de retirer les colis entreposés pour privilégier une autre forme de stockage. »

« Cette réversibilité semble indispensable à M. Pierre-Franck Chevet …… », Puis une autre intervention du Directeur de l’Andra : « Pour M. Pierre-Marie Abadie, cette réversibilité est assurée dans la mesure où « le déploiement de Cigéo sera extrêmement progressif … »

Donc tout irait bien dans le meilleur des mondes, SAUF QUE le rapport poursuit :

« Malgré cette assurance, certains responsables – et non des moindres – continuent de douter de la réversibilité. Ainsi, pour M. Nicolas Hulot, ministre d’État,... : « il faudra nous faire la démonstration d’une réversibilité ... ».
« La commission d’enquête est revenue dubitative de sa visite du site de l’Andra quant à la réversibilité du processus. les appareils conçus pour pousser et non pour tirer les conteneurs sont révélateurs de la difficulté qu’il y aurait à (les) retirer» .

« Le directeur de l’Andra lui-même, Pierre-Marie Abadie, relève que si la décision de retirer les colis était prise, par exemple, 70 ans après le début du stockage, un délai équivalent serait nécessaire pour retirer les déchets déjà enfouis.  »

Page 206 :
" En matière de sûreté, malgré une appréciation positive de l’ASN et l’IRSN, le projet Cigéo comporte encore des incertitudes, notamment sur sa réversibilité qui ne semble possible que lors des toutes premières décennies de l’exploitation.Or, la loi du 25 juillet 2016 prévoit qu’il doit être possible, pendant cent ans, de retirer les colis entreposés pour privilégier une autre forme de stockage. Les conditions techniques de cette réversibilité ne nous paraissent pas établies. Elles devront faire l’objet d’une vigilance toute particulière."

Non, Mesdames et Messieurs les député-e-s !

Devant de telles « incertitudes » ou plutôt, devant de tels mensonges,
devant de telles manipulations, devant de si robustes enfumages,

Vous, député-e-s, devez abandonner totalement l’idée d’enfouissement profond à Bure!
ET
Réparer les erreurs, les fraudes faites à StocaMine.


une autre démonstration de manipulation

Nous avons vu page précédente le communiquant d'Andra certifier la réversibilité pendant 100 ans. Le reportage originel a été mis en ligne par Actu-environnement, le 05 juin2016.

En 2016 ce représentant d’Andra certifiait que les robots poussent les fûts de déchets au fond des alvéoles, et "SURTOUT" peuvent les retirer .

Deux ans plus tard, en 2018, la commission Parlementaire écrivait :
« La commission d’enquête est revenue dubitative de sa visite du site de l’Andra quant à la réversibilité du processus. … les appareils conçus pour pousser et non pour tirer les conteneurs sont révélateurs de la difficulté qu’il y aurait à (les) retirer »

Est-ce nécessaire d'en rajouter ?

Pourquoi ces enfumages ? Pourquoi ces manipulations sur la réversibilité?

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